Les coiffes alsaciennes - évolution et diversité
Introduction
Dans les sociétés antiques le statut de la femme mariée est reconnu par le port d’un voile. La femme publique affiche ses cheveux libres. La religion chrétienne avec l’apôtre Paul impose le port du voile comme une obligation de respect devant Dieu « La femme, à cause des anges, doit avoir sur la tête une marque de l’autorité dont elle dépend … ». C’est le signe visible de sa subordination.
Le foulard issu du voile médiéval porté par les classes populaires va évoluer en calotte avant d’être décliné en une multitude de variantes qui vont évoluer localement et cohabiter au sein des villages.
La protection du cheveu va se transformer en un élément de séduction.
Les coiffes alsaciennes de par leur diversité et leur richesse témoignent de la volonté de coquetterie des alsaciennes.
Le nœud noir symbole de l’Alsace ?
Quand on évoque la coiffe alsacienne, l’image immédiate qui vient à l’esprit est celle du nœud noir « La Schlùpfkàpp ». Pourtant, le ruban savamment agencé et fixé sur un bonnet noir n’a été porté que dans une petite partie de l’Alsace durant une période limitée.
Les coiffes alsaciennes sont très variées et témoignent d’un patrimoine très riche et diversifié selon les villages et localités. On en dénombre plus de 900 … et vous allez découvrir les plus emblématiques dans cette brochure, toutes issues du fond muséal de l’association des Amis de la Maison du Kochersberg, l’un des plus riches d’Alsace.
Le nœud noir, un symbole politique…
Après la défaite de Sedan en 1870, l’Alsace est cédée aux états allemands. Les intellectuels français vont entretenir l’idée que l’Alsace doit redevenir française, qu’une revanche est à prendre. Ce courant à la fois littéraire et artistique utilise le nœud noir comme symbole d’une Alsace française. Le dessinateur alsacien Hansi participe à ce mouvement et complète le nœud noir d’une cocarde tricolore.
En 1945 lors de la libération, le nœud noir affublé de la cocarde témoigne de l’enthousiasme des alsaciens. A Colmar par exemple, patrie de Hansi où cette coiffe n’a jamais été portée, les familles s’empressent d’en fabriquer de manière parfois rudimentaire. En tout cas, les images du Général Leclerc traversant les villages pour libérer Strasbourg figent dans la mémoire collective celles des femmes portant le nœud noir et la cocarde tricolore pour acclamer le libérateur.
Le nœud, un symbole commercial…
Plus proche de nous, dans les années 2010 le nœud est devenu le symbole d’un marketing alsacien : l’utilisation à des fins commerciales d’un bretzel en forme de coiffe a renforcé la confusion des genres.
L’image stéréotypée, uniformisée contraste avec la variété des coiffes témoins de la richesse des arts et traditions populaires alsaciens.
Une grande diversité des coiffes alsaciennes : 900 coiffes recensées
De Wissembourg à Saint-Louis en passant par l’Alsace Bossue, la diversité des coiffes est le reflet d’une société où chaque village, chaque localité, chaque famille raconte sa propre histoire au travers de sa tenue vestimentaire et de son couvre-chef (la religion, l’âge, le rang social, le statut matrimonial, l’origine…).
La Maison du Kochersberg : un devoir de mémoire
Pendant 30 ans, les habitants de Truchtersheim et de bien d’autres localités alsaciennes ont fait don à l’association des Amis de la Maison du Kochersberg de coiffes reçues en héritage familial. C’est un long travail de collecte et de conservation qui a été patiemment réalisé par les membres de l’association.
A l’appui de cette collection, cette publication a pour objet de vous inviter à voyager dans l’évolution et la diversité des coiffes alsaciennes.
Evolution historique
Celtes, Germains, Romains, Francs et Alamans lèguent à l’Alsace leurs usages vestimentaires. Les croisés introduisent les arts d’Orient qui marquent la mode locale jusqu’au XIVe siècle.
A partir de 1365 les mercenaires anglais et français laissent en héritage les bonnets pointus.
Vers le milieu du XVe siècle, la mode importée de la cour de Bourgogne répand l’usage de la coiffe à « hennin » dont la hauteur varie suivant la condition sociale.
Au XVIe siècle
La Réforme instaure pour la femme protestante des habits plus austères et des couleurs plus discrètes.
Présente en Alsace depuis l’époque romaine, la population juive réside essentiellement à la campagne. Comme les protestants, les juifs ne peuvent habiter les possessions de l’Evêque de Strasbourg. De nombreux villages appartiennent en parti à l’Evêque et à des seigneurs protestants ou catholiques qui accueillent les juifs moyennant un impôt. Au quotidien y cohabitent la mode catholique, protestante et juive. Les juives adoptent en général une tenue discrète comme les protestantes.
L’influence française à partir de Louis XIV
A partir du rattachement d’une partie de l’Alsace au royaume de France sous Louis XIV, la coiffe subit l’influence de deux modes différentes : la mode française et catholique chez la noblesse alsacienne et la mode allemande et protestante chez les patriciens de Strasbourg ou à la cour des Hanau-Lichtenberg à Bouxwiller.
Le Spitzehut est un feutre noir en forme de bicorne aux pointes dépassant les épaules. Réservé aux fêtes et porté par les jeunes filles patriciennes de Strasbourg, il est immortalisé en 1 703 par Nicolas de Largillère avec « La belle strasbourgeoise ».
La coiffe à bec au XVIII° siècle
Dès la seconde moitié du XVIII° siècle à Saverne ou à Strasbourg, les femmes de l’aristocratie locale et les bourgeoises portent la coiffe à trois becs brodée d’or et d’argent De Schnepper.
Précieuse et raffinée, cette coiffe se caractérise par une pointe sur le front et deux pointes gracieuses sur les tempes. Elle est réservée à l’élite par les édits somptuaires jusqu’à la Révolution française.
Les édits somptuaires
Ces règlements ont pour objet de contrôler les dépenses des citoyens et plus particulièrement de restreindre les dépenses de luxe. Institués par les grecs, les romains et par Philippe IV en France en 1294, ils sont complétés par ses successeurs pour réprimer l'extravagance des costumes et maintenir l’ordre social. Un nouvel édit très détaillé a été promulgué en 1628. L’édit a été révisé en 1660, 1678, 1685 et 1708. Il spécifie quels tissus doivent être portés et par qui. Il interdit broderies, dentelles, ornements en or ou en argent et le velours aux paysans pour marquer les différences sociales. Il est aboli par la révolution.
Du foulard à la calotte à la fin du XVIIIe siècle
Pour les travaux la paysanne protège ses cheveux contre le soleil, la pluie ou la poussière par un fichu en lin ou en laine selon la saison. Il peut couvrir le cou ou les épaules Kopfdiechel (fichu de tête) ou Hàlzdiechel (fichu de cou). La calotte issue du fichue est une coiffe enveloppant largement la tête. Elle le remplace progressivement pour se rendre à l’église ou pour participer aux fêtes traditionnelles. En soie ou en brocart pour la bourgeoise elle est confectionnée en lin pour la paysanne. La calotte peut être recouverte d’une résille d’or ou d’argent ou ornée de paillettes ou de perles.
Les coiffes à bec confisquées pendant la Révolution française
Le 26 octobre 1793, le comité révolutionnaire de Strasbourg demande aux femmes de « donner en offrande » à la République leurs bonnets et coiffes. Les représentants de la Constitution déclarent un mois plus tard aux strasbourgeoises « les citoyennes de Strasbourg sont invitées à quitter les modes allemandes puisque leur cœur est français… ».
Le XIXe siècle la coiffe se démocratise. L’apogée des coiffes
La Révolution met fin aux édits somptuaires. Elle libère la créativité et les initiatives. De plus, les nouvelles technologies qui accompagnent le XIX° siècle (chemin de fer, dentelles mécaniques…), vont permettre aux femmes d’accéder plus facilement à des étoffes variées et de laisser libre cours à leur imagination. La fonction première de se protéger la tête perçue comme essentielle pour la pudeur est supplantée par le plaisir de se sentir belle et d’être séduisante. La coiffe caractérise la condition sociale de la femme, les différents âges de la vie, l’appartenance politique ou religieuse. Elle évolue lentement de manière autonome selon le goût et les possibilités matérielles de chacun.
Le XXe siècle, la mort des coiffes
La mode du chapeau qui efface les marques identitaires signe la mort des coiffes. Oubliées dans le Haut-Rhin dès la fin du XIXe siècle, portées jusqu’à la moitié du XXe siècle dans le Bas-Rhin lors des célébrations religieuses, les coiffes sont aujourd’hui réservées aux inaugurations, aux fêtes folkloriques et aux groupes de danses traditionnelles. Hélas elles sont souvent remplacées par la Schlupfkàp par méconnaissance de la coiffe locale.
Présentation de quelques coiffes dorées du XVIIIe siècle
Les coiffes dorées du XVIIIe siècle sont richement brodées, portées sur une sous coiffe en linon ou batiste, bordée de dentelles plissées ou tuyautées de largeur variable. La coiffe de Meistratzheim ou « coiffe soleil », issue de la coiffe dorée du XVIIIe siècle comporte une dentelle valencienne tuyautée d’une largeur de 20 à 25 cm.
Quelques aspects techniques
Les différentes pièces d’une coiffe
La coiffe est une pièce de parure qui épouse la forme de la tête. Elle est composée de plusieurs parties :
- Le fond : c’est la pièce de la coiffe la plus décorée. Rond ou carré, généralement brodé de motifs floraux, il est souvent froncé et sert à ramasser les cheveux, les cacher, les emprisonner. Il doit remplacer visuellement le volume de la chevelure.
- La passe : le fond est rattaché à la passe qui couvre le dessus de la tête. Parfois en avancée plus ou moins prononcée sur le visage, elle l’entoure. Le devant de la passe, partie brodée ou gansée, peut être orné de volants, de ruchés ou de dentelles.
- Les barbes : brides ou rubans se nouent sous le menton, pendent ou sont remontées de chaque côté du visage.
- Parfois d’un bavolet : il peut descendre vers le cou et allonger la coiffe vers l’arrière.
Avec l’émancipation des femmes, la coiffe va évoluer. Le bandeau (la passe) recule pour libérer la chevelure. Les barbes s’élargissent, le nœud sous le menton glisse sur le côté. Le fond s’amollit et prend volume.
Extrait de « Des femmes et des coiffes » Nelly Duret 2012. Disponible à la Maison du Kochersberg.
Le nettoyage des bonnets et des rubans
Pour nettoyer la soie, mélanger 250 ml d’eau avec 2 à 3 cuillères à soupe de vinaigre blanc. Imbiber un linge blanc en coton avec cette solution. Frotter délicatement le bonnet ou le ruban. Repasser le ruban quand il est légèrement humide. Faire sécher le bonnet à l’ombre en le bourrant de papier.
Rien ne se jette, tout se recycle y compris les coiffes
Par nécessité la femme est économe. Rien n’est jeté. Tout ce qui peut être utilisé est réemployé. Les femmes sont passé maitre dans l’art de faire du neuf avec du vieux. Quelques exemples de belles coiffes pour illustrer ces propos.
La mort des coiffes et les fantaisies du XXème siècle
Les Parisertante (la tante de Paris) et les ouvrières du textile des vallées vosgiennes abandonnent la coiffe pour adopter le chapeau à la mode impersonnelle. Elles sont imitées par les bourgeoises sous l’influence des magazines féminins. Peu à peu la coiffe est réservée aux inaugurations et au folklore. Le savoir-faire ancestral laisse place au bricolage en tous genres. Des imitations de coiffe sont cousues à la machine, garnies d’éléments du XXe siècle en nylon, en tissus synthétiques ou en plastique. Nous illustrons nos propos par quelques exemples significatifs pour vous aider à différencier une coiffe de folklore et une coiffe authentique.
L’évolution vers le grand nœud au XIXe siècle
Le petit nœud porté après la Révolution (vers 1830) a évolué pour devenir le « grand » nœud fin XIX siècle.
Comme exposé précédemment il est dérivé de la dormeuse portée dans la France entière. A ses débuts le ruban est cranté, bordé de franges à ses extrémités.
Selon Marguerite Doerflinger il est noué en un nœud raide appelé le « Saint Esprit ».
Vers 1830, le nœud évolue dans certaines localités : du côté de Brumath et dans le Kochersberg mais aussi dans le Ried entre Colmar jusque dans l’Alsace du Nord. Les jeunes filles et les femmes mariées fixent à leur calotte deux rubans en soie cousus sur la nuque au-dessus de la coulisse
Celle-ci leur permet de bien ajuster le bonnet à la taille de la tête.
Ces rubans sont croisés et ramenés sur le front en longeant le bord de la coiffe puis noués en un simple nœud gracieux.
Cette calotte à petit nœud frontal est restée figée dans son évolution du coté de Wissembourg ou de Munster. (Voir les illustrations dans les rubriques traitant ces secteurs géographiques).
Après 1840, le nœud n’évolue plus que dans le pays de Hanau et dans le Kochersberg. Il se développe progressivement à la fois en longueur et en largeur passant de 11 cm à 23 cm de large en 1860 puis au début de XXe siècle à plus de 30 cm.
En s’élargissant et en s’allongeant le ruban s’alourdit et retombe de chaque côté du visage. Les deux pans glissent vers l’arrière.
Vers 1880 le nœud n’est plus noué mais redressé et façonné en plis « solaires ». Les deux ailes sont dressées de part et d’autre d’une bride en taffetas qui les maintient.
Les deux pans s’allongent dans le dos. La calotte du fond du bonnet est de moins en moins apparente et l’alsacienne décore de broderies ou de paillettes uniquement la partie arrière émergeant entre les deux pans.
Vers 1900, le nœud subit probablement l’influence de la mode allemande. L’envergure du nœud peut atteindre 1 m de diamètre tout comme son cousin porté en Bavière.
Les coiffes selon leur implantation géographique
Carte de l’Alsace des milieux naturels
Elle présente les différents « secteurs » mentionnés par Anselme Laugel et Charles Spindler dans Costumes et coutumes d’Alsace. Edition 1902. Réédité en 2008 page 17.
La situation géographique conditionne l’évolution de la coiffe. La proximité des villes soumises aux influences parisiennes ou germaniques tels que Strasbourg, Colmar ou Mulhouse est déterminante. La mode est fortement influencée par les milieux naturels et les activités humaines qui en découlent. C’est pourquoi nous présentons une carte des milieux naturels pour chaque secteur à corréler avec celle des coiffes.
Délimitation des aires des différentes coiffes d’Alsace.
Carte géographique réalisée par l’ADT67. Illustration : L et là
Dans l’Outre – Forêt, la coiffe est peu influencée par la mode
Le paysage est constitué tantôt de villages groupés sur le haut ou les flancs des coteaux, tantôt dans le fond des vallons au bord d’un ruisseau bordé de vieux saules. Les villages catholiques dépendaient soit de l’abbaye de Wissembourg fondée par les mérovingiens soit de l’évêché de Spire. Les villages protestants appartenaient à des seigneurs ayant adhéré à la Réforme. Les villages pouvaient être partagés entre plusieurs seigneurs et les habitants appartenir à des confessions différentes. (la religion du seigneur était automatiquement celle de ses sujets).
L’Outre-Forêt se situe au Nord de l’Alsace entre la frontière allemande et la grande forêt d’Haguenau. La grande forêt forme une barrière que la mode met un certain temps à franchir. Cette barrière naturelle a freiné le développement du grand nœud dans cette zone.
A Schleithal ancienne dépendance de l’évêché de Spire, les femmes portent la coiffe de tulle blanche ajourée et empesée, brodée de fleurs blanches.
A Oberroedern et à Seltz ces mêmes bonnets sont teints en bleu soutenu et se portent à l’église.
Les femmes âgées mettent à la maison un bonnet en toile claire à petits motifs. Il est rembourré et garni d’un petit nœud plat sur le dessus dont les pans étroits sont ramenés et cousus à l’arrière. Il se prolonge par deux larges rubans de toile se nouant sous le menton. Il est appelé Schnitzhaub.
A Oberseebach
- Les jeunes filles protestantes portent une petite calotte de brocart posée sur le sommet de la tête. Elle est entourée de rubans de soie moirée, crantée d’un rouge orangé ramené au-dessus du front en un petit nœud.
Pour le culte du dimanche et pour la confirmation, le nœud orangé est remplacé par un nœud noir. - La jeune catholique affiche une coiffe de tulle blanc.
- La coiffe de la femme mariée se compose d’un petit bonnet noir garni à l’arrière d’un petit nœud également noir. Il est à noter que pour la femme protestante les rubans ne sont pas noués mais encadrent librement le visage tandis que la femme catholique les noue.
A Hunspach, Hoffen et Oberseebach les femmes mariées protestantes portent un petit bonnet noir à fond plat.
En Alsace Bossue, le bonnet noué
L’Alsace Bossue est tournée vers la Lorraine. Situées au Nord-Ouest du département du Bas-Rhin, adossées au versant ouest des Vosges, ces terres formaient une enclave à majorité protestante entourée par les possessions catholiques de la Lorraine.
Seule aire francique d'Alsace, cet espace doit son rattachement à une région alémanique en raison d'une tradition protestante nettement majoritaire. Les sols relèvent du plateau lorrain. Elle regroupe les communes autrefois intégrées aux anciens comtés de Sarrewerden et de La Petite-Pierre et à la seigneurie de Diemeringen - Asswiller.
L'Alsace Bossue est une terre d’élevage avec des coteaux et de nombreux vergers, des forêts ombragées, des rivières poissonneuses.
À l'aube du XXe siècle, l'industrialisation des campagnes s'est caractérisée par l'implantation de manufactures. Les chapeaux de paille de Langenhagen, la Corderie Alsacienne Dommel, les couronnes de perles Karcher et les gazogènes Imbert ont été longtemps des fabrications de renommée mondiale.
La coiffe est constituée d’un bonnet à fond froncé ou matelassé qui se noue sous le menton avec deux brides en soie. Elle peut être rayée. Cette coiffe peut se confondre avec celle de Westhoffen et avec celle de Brumath.
A Westhoffen, les bonnets sont froncés
Westhoffen est une ancienne possession des Hanau-Lichtenberg. Elle est située dans le vignoble et les vergers aux pieds des Vosges et leurs grandes forêts, à proximité de Wasselonne et du pèlerinage de Haslach.
A Westhoffen, la coiffe se singularise par un bonnet froncé ou matelassé simple. Il se noue sous le menton avec des brides en soie. Il porte un surnom en alsacien : Soïjmàje. (Estomac de porc).
A proximité de Westhoffen se situent Ober et Niederhaslach, pèlerinages très réputés dédiés à Saint Florent. Les femmes y achètent des coiffes fabriquées par les religieuses à Still commune voisine. Les motifs et la technique utilisés sont les mêmes que pour les vêtements liturgiques.
Dans la région de Brumath, la coiffe est sans cesse renouvelée
La région de Brumath se trouve au Sud de la grande forêt de Haguenau, longé par la Zorn et le canal de la Marne au Rhin, à proximité de Strasbourg. Les zones humides alternes avec les terres alluviales propices au maraichage. La population vit dans des villages déjà occupés à l’époque romaine.
La mode est influencée par la proximité de Strasbourg favorisant un renouvellement constant de la coiffe. La coiffe à petit nœud frontal y est apparue sous cette forme vers 1830. Elle est portée par les jeunes filles et les femmes mariées. Les jeunes filles posent cette coiffe sur leurs nattes enroulées autour de la tête ou sur leurs cheveux relevés en chignon. Le port de cette coiffe met fin à la tradition d’avant la Révolution imposant aux seules demoiselles le droit et le devoir de porter leurs nattes tressées dans le dos.
Le bonnet simple qui peut se confondre avec celui de Westhoffen ou de l’Alsace Bossue est porté par les maraîchères. La coiffe au grand nœud est aussi prisée dans certains villages.
Le Pays de Hanau et le Kochersberg berceau de la coiffe au grand nœud
Cette vaste région est située à l’Ouest et au Sud de la forêt de Haguenau jusqu’aux abords de Strasbourg.
Elle comprend deux entités :
- L’ancien comté protestant des Hanau-Lichtenberg composé de dix baillages avec Bouxwiller pour capitale et une cour seigneuriale apparentée aux grandes familles royales d’Europe. Dès le Moyen-Âge des minerais sont extraits et donnent naissance à l’industrie chimique et au bleu de Bouxwiller. Il était rajouté à la peinture blanche pour peindre les façades.
- Le Kochersberg situé entre la Bruche et la Zorn. Ce secteur riche en lœss offre des paysages vallonnés de champs ouverts très fertiles l’Ackerland alors que les collines sous vosgiennes en direction de Saverne moins fertiles sont couvertes de bocage ; le Heckeland.
Le Kochersberg comportait l’ancien baillage de l’évêque de Strasbourg. Les 28 villages catholiques juxtaposent les possessions de petits seigneurs protestants qui accueillent souvent moyennant un impôt la population juive.
Dans ces villages s’applique aussi la règle « la religion du seigneur est celle de ses sujets». Comme bon nombre de villages appartiennent à plusieurs possédants; les trois religions y cohabitent.
La similitude des coiffes et de leur évolution veut que nous traitions des coiffes de ces deux zones dans un même chapitre en y rajoutant le secteur situé entre Geispolsheim et Erstein. Ce vaste secteur est souligné d’un trait noir sur la carte.
C’est le berceau du grand ruban en soie devenu malgré lui le symbole de l’Alsace.
Dans la plupart des villages la coiffe se compose d’un bonnet généralement brodé et garni d’un ruban de soie glissé dans la bride placée sur le devant de la tête. La présence d’une bride frontale permet d’affirmer l’appartenance du bonnet à ce secteur géographique. Elle permet même de dater le bonnet. Une bride de petite taille appartient à un bonnet des années 1830, une bride de taille imposante à un bonnet des années 1900. A l’origine petit nœud frontal, il fait de plus en plus grand tout au long de la seconde partie du XIXe siècle jusqu’à devenir immense.
Le nœud noir est un ruban de soie est porté par les jeunes filles protestantes et les femmes mariées ; catholiques, protestantes ou juives.
Le ruban de soie des femmes catholiques est plus long que celui des femmes protestantes (4.20 m pour la catholique contre 3.30 m pour la protestante). Il descend jusqu’à la ceinture pour la catholique et s’arrête aux épaules chez la protestante. Il est parfois complété à ses extrémités d’une dentelle noire. Sa largeur augmente au fur et à mesure que le XIXe siècle avance pour passer de 11 cm à plus de 30 cm à l’aube du nouveau siècle.
Le bonnet diffère également selon la religion. En velours de soie brochée ou en laine, bordée d’une chenillette, il est brodé avec des fils d’or ou d’argent.
- La femme catholique arbore des roses, des épis de blé, des lys et pour le mariage des grappes de raisin.
- Le bonnet de la femme protestante ou juive est plus sobre, finement brodé de demi- lunes et de verroteries violettes, vertes ou bleues. Ces couleurs sont assorties à la jupe.
Le ruban fleuri ou écossais en soie est réservé aux jeunes filles catholiques.
Dans les environs de Truchtersheim le pourtour du ruban de soie est gansé de bleue, d’or ou de lie de vin. La ganse est assortie à la couleur dominante du semis de fleur des champs posé sur un fond blanc ou ivoire. Le bleu ciel est l’apanage des villages consacrés à la Vierge (Truchtersheim ou Willgottheim). Il est aussi la couleur des jeunes filles portant la statue de la Vierge lors des processions. Les rubans écossais sur fond noir ou brun sont fréquents dans les familles de condition plus modeste.
Les coiffes d’été de Geispolsheim, le grand nœud rouge pour les jeunes filles
A Geispolsheim les jeunes filles portent en été lors des processions le ruban de soie rouge garance posé sur un bonnet doré. La légende dit que c’est en souvenir du curé et du maire exécutés par les révolutionnaires.
Les coiffes d’hiver de Geispolsheim pour les jeunes filles sont identiques à celles portée en toutes saisons par les dames âgées.
En hiver, les femmes nouent un ruban écossais ou fleuri sous l’oreille gauche. Il est cousu sur le bonnet orné de broderies d’or, de paillettes et de pierres de couleur.
Le bonnet est en velours matelassé rouge foncé, bleu foncé, violet ou noir adapté au froid et au vent. Le fond est en tissu doré. Il est brodé de fil d’or et de verroterie. La passe est en tissu noir gansé ou bordé d’une chenillette.
Les bonnets au pays de Hanau et dans le Kochersberg
Quand la taille du ruban s’est élargie les motifs ont migré vers l’arrière du bonnet pour rester apparents.
Bonnets catholiques
Les bonnets sont richement brodés d’épis de blé, de roses ou de fleurs des champs. Les broderies peuvent être rehaussées de verroterie ou de perles fines, de métal doré, de cannetille et de paillettes. Le raisin décore les coiffes de mariage. Cette coiffe sera encore portée par après. La broderie sur carton ou sur plusieurs épaisseurs de papier permet de rehausser les motifs.
Bonnets protestants ou juifs
Les bonnets juifs ou protestants se reconnaissent aux motifs demi-lune qui sont fréquents ou à la couleur du fil à broder rouge lie de vin, vert foncé ou violet. La verroterie utilisée est dans les mêmes tons.
Dames âgées ou veuves
La coiffe noire et austère ne permet plus de distinguer la confession de la propriétaire sauf si elle est brodée des motifs caractéristiques de la catholique que sont les roses ou les épis de blé. Le fil à broder sera pour toutes de couleur noire.
Les bonnets à bride sont destinés à recevoir le nœud
La bride est placée à l’avant du bonnet destiné à recevoir le ruban de la coiffe la Schùpfkàpp. Les bonnets sans bride étaient portés dans les autres parties de l’Alsace. La longueur et largeur de la bride permettent de dater le bonnet. En 1830 la bride était petite et courte puis elle s’est progressivement élargie et allongée pour accueillir le nœud devenu de plus en plus imposant.
Les rubans, catholiques ou protestants
Plissage d’un nœud de 7 à 10 ou 12 plis.
Dans les vallées de la Bruche, le Val de Villé et le Ban de la Roche, des calottes dorées ou noires selon la religion
La Bruche prend sa source dans les Vosges au pied du Climont et se jette dans l’Ill près de Strasbourg.
Après Mutzig, la collégiale gothique de Niederhaslach située au bord de la forêt vosgienne draine des flots de pèlerins, ruraux et citadins mêlés pour implorer Saint Florent.
Différentes vallées débouchent dans celle de la Bruche. Chacune possède ses caractéristiques vestimentaires.
Après Mutzig.
Les femmes catholiques originaires de la proche région de Molsheim, Boersch ou Wasselonne mais aussi de beaucoup plus loin portent la coiffe de leur village et se côtoient aux pèlerinages de Haslach.
Les religieuses des couvents de Still réalisent dans le style du XVIIIe siècle des coiffes constituées de bonnets qui rappellent les broderies des ornements sacerdotaux.
C’est une calotte de brocart ou de soie brodée de fils d’or, de paillettes dorées, de pierres, de verroteries et bordées d’applications de dentelles d’or.
Elle emboîte bien l’arrière de la tête et se fixe sur une sous-coiffe en lin blanc ou en batiste bordée d’une bande de dentelles fines genre Valencienne tuyautée ou plissée de la largeur d’une main. Cette auréole de dentelle amidonnée, plus étroite sur le front est rabattue en arrière. Sur les côtés, elle encadre légèrement le visage.
Dans le comté du Ban de la Roche. Le siège administratif du comté était château de la Roche et ensuite celui de Rothau. C’est également le pays du pasteur Oberlin.
La femme porte une calotte de soie noire, parfois à petits motifs blancs ou dorés. Cette calotte est coulissée à l’arrière, bordée à l’avant d’une large passe en soie noire moirée revenant sur les oreilles et recouvre entièrement les cheveux.
Sur le dessus un ruban noir d’environ 4 cm se dresse et entoure la calotte pour ensuite se nouer à l’arrière en un petit nœud plat masquant la coulisse (voir le portrait de Louise Scheppler collaboratrice d’Oberlin).
Au pied du Donon
Plus haut dans la vallée, au pied du Donon, la coiffe d’origine lorraine est blanche, en batiste, linon ou percale avec fond brodé. Elle est nouée sous le menton par deux brides amidonnées. Un friselis de quatre volants ruchés brodés, amidonné et tuyauté entoure le visage. Elle remplace une coiffe noire plus ancienne.
Pour le travail la femme porte le chapeau de paille ou la hâlette (voir le chapitre sur les vallées vosgiennes).
Le Val de Villé
Situé à 15 km de Sélestat, il est composé de dix-huit villages dont les paysages mènent des contreforts de la plaine d'Alsace vers les sommets de la ligne bleue des Vosges.
La coiffe est constituée d’un bonnet matelassé à brides.
Pour les travaux extérieurs la femme porte aussi la hâlette ou le chapeau de paille.
La hâlette
Coiffe destinée à protéger le visage et la nuque des rayons du soleil. A l’époque une femme de qualité se devait d’avoir une peau très blanche. Un teint hâlé était mal perçu et incompatible pour une union avec un homme fortuné. La passe a été rallongée pour éviter que les rayons du soleil ne touchent le visage. Elle est maintenue par des bardeaux en bois ou en carton d’où l’appellation Schindelkàpp (bonnet à bardeaux). Le bavolet s’est rallongé et couvre en totalité la nuque. La hâlette est réalisé avec un tissu fin et léger pour permettre l’évaporation de la transpiration.
Au Sud de Strasbourg d’Obernai à Erstein se porte la coiffe dorée et la coiffe « soleil »
Cette région plate située entre les collines sous vosgienne et le Rhin est soumise aux caprices du fleuve et à ses débordements.
Une partie de l’économie était tournée vers le fleuve et ses affluents : mariniers, bateliers, pêcheurs, vanniers, tireurs de graviers, chargeurs de sable, orpailleurs, chasseurs et de nombreux maraichers profitant des riches terres chargées d’alluvions.
Cette population s’est ouverte vers l’extérieur grâce aux voies de communications fluviales et terrestres utilisées de tous temps pour les déplacements Nord – Sud.
Dès le début du XVIIIe siècle les femmes de condition modeste envient les bonnets à becs métalliques dorés des bourgeoises. Elles copient cette coiffe avec leurs moyens matériels et donnent naissance aux bonnets dorés ou argentés. Certaines ont un bord droit ou à peine arrondi sur lequel elles appliquent des dentelles d’or ou d’argent.
Au fur et à mesure elles sont réalisées dans des matières de plus en plus somptueuses ornées de paillettes dorées, de chenillettes et de motifs en relief rappelant les coiffes à trois becs.
D’autres en tissus damassés ou en toile de coton s’ornent de verroterie et de cailloux du Rhin.
Les plus anciennes portées par les riches paysannes du sud de Strasbourg sont de riches calottes assez raides avec un petit nœud en soie damassée ou pailletée dans la nuque au-dessus de la coulisse.
Peu à peu elles se portent sur un bonichon de linon se prolongeant sur le bord du visage de fines dentelles froncées ou plissées ou tuyautées.
Ces bordures de dentelles sont plus ou moins larges selon les localités et se portent de manière différente.
La coiffe d’été est portée en magnifique soleil à Meistratzheim et à Krautergersheim ou près d’Obernai. Le ruché est replié en arrière à Boersch ou à Grendelbruch. A Colmar, Wittelsheim, la coiffe ne dépasse pas 5 cm. Les jardinières de Sélestat et les maraîchères de Colmar l’adoptent également.
Le bonnet d’hiver identique à celui de Geispolsheim se porte à Meistratzheim, Krautergersheim et Bischoffsheim parallèlement à la coiffe de fête et se dit Wischkàpp en alsacien.
Le Grand – Ried
A Marckolsheim : Au Sud de Sélestat les femmes portent le bonnet matelassé, à brides en soie ou en velours
A Colmar : Dès le XVIIIe siècle les femmes bourgeoises se coiffent d’une calotte de brocart à fond plat auréolée d’une dentelle fine tuyautée ou plissée parfois montée sur une légère armature de fils de fer
Dans le vignoble : La coiffe dorée auréolée de dentelles plissées les jours de fête est remplacée les jours de semaine et en hiver par le bonnet matelassé à brides nouées. Pour aller dans les vignes la femme porte la hâlette ou le chapeau de paille.
A Wolfgantzen ou Andolsheim pays des maraîchers la calotte de brocart à bec ornée d’un ruban de couleur se noue au-dessus du front. Cette coiffe à petit nœud était également portée par les maraîchères de la Robertsau. A l’inverse du Bas-Rhin elle n’a pas évolué en grand nœud dans le Haut-Rhin.
La vallée de Munster
Au XIX° siècle les manufactures s’installent dans les vallées pour bénéficier de l’électricité produite sur place grâce à l’eau des rivières. Les techniques de l’époque ne permettent pas de transporter l’électricité.
L’industrialisation des vallées vosgiennes signent l’arrêt de coiffes villageoises qui sont remplacées par des tenues d’ouvrières.
Metzeral : coiffe à brides à la petite rosette frontale
Munster : C’est un bonnet de velours à fond matelassé, à brides nouées qui est porté.
La femme peut porter par-dessus un chapeau de paille.
De Mulhouse à Ensisheim et Wittelsheim
Dans la vallée de Thann, de St Amarin, de Guebwiller, au début de la vallée de Masevaux, de la vallée de l’Ill et du Thalbach et dans les familles aisées du Sundgau.
Dans ces localités, la coiffe portée est la coiffe de brocart ou de soie brodée d’or sur une sous coiffe en lin à laquelle se rattache une dentelle fine tuyautée ou volantée.
Dans les terres des Habsbourg
Les bonnets dorés rigides souvent à bec frontal et auréole de dentelles ont été introduits par les Habsbourg dans leurs possessions situées autour d’Ensisheim.
A Mulhouse
La haute bourgeoisie porte des coiffes de brocart en alternance avec des coiffes blanches en mousseline ou linon ruchés de dentelles du type dormeuse mises à la mode.
Le Sundgau
Les femmes portaient une calotte de brocart ou de soie à bec frontal légèrement plus accentué et une calotte plus enveloppante à l’arrière rebrodée de fils d’or, de chenillettes, de fils de couleur, parfois de paillettes et de dentelles d’or.
Elle se nouait selon des gravures anciennes du XVIIIe siècle par un ruban et un nœud de soie sur le dessus de la coiffe elle-même fixée sur une sous-coiffe. Celui-ci était en linon bordée de dentelles valencienne ou de dentelles fines parfois rebrodées.
Le petit nœud de soie est garni de paillettes et de fil d’or.
Jean-Jacques Henner peint des bonnets noués sous le menton ou sur le côté gauche par deux rubans de soie claire.
Bonnets de semaine de Franche-Comté, de Lorraine ou des Vosges
Au quotidien la femme porte un couvre-chef moins fragile, et plus adapté à ses activités. Ce sont les bonnets de semaine ou coiffes d’intérieur en tissu blanc. Ne pas les confondre avec les bonnets de nuit. En Alsace Bossue, le Sundgau et les vallées vosgiennes les coiffes ont été influencées par la mode des départements limitrophes.
Les belles coiffes précieuses et raffinées sont uniquement portées en public pour les offices religieux, les réunions de prestige et les fêtes importantes.
Epilogue
La chevelure féminine représentant dans l’inconscient un élément de tentation devait être dissimulée sous un voile, un fichu puis une coiffe. Progressivement les femmes ont détourné ce signe extérieur de soumission en un objet de séduction.
Après l’abolition des édits somptuaires elles ont fait preuve d’une imagination créative débordante mélangeant dentelles manufacturées ou faites main avec des verroteries, des broderies au fils d’or ou d’argent souvent complétées par de la cannetille.
Après la révolution la dormeuse se transforme, change de texture. Les rubans se nouent différemment sur le front, dans la nuque, sous l’oreille ou le menton. La calotte est confectionnée en lin, en soie, en lamé ou en laine selon les moyens financiers de sa propriétaire et la saison.
Véritable carte d’identité, elle indique la situation matrimoniale, la religion, l’origine géographique et bien évidement la fortune.
Au cours de la révolution industrielle les manufactures s’installent sur les rivières des vallées vosgiennes et la paysanne devient ouvrière.
Les femmes abandonnent la coiffe dès les années 1850 dans le Haut-Rhin pour adopter la mode de Mulhouse.
Dans le Bas-Rhin, la coiffe sera portée jusqu’à la 2eme guerre mondiale pour les célébrations religieuses.
Peu à peu les femmes se convertissent au chapeau et gomment les informations livrées par la coiffe. La lutte pour l’égalité rejette les codes vestimentaires.
Les coiffes sont aujourd’hui réservées aux inaugurations, aux fêtes folkloriques et aux groupes de danses traditionnelles.
Elles sont souvent remplacées par la Schlupfkàp par méconnaissance de la coiffe locale.
Merci aux donateurs qui depuis 1980 enrichissent la collection de l’association des amis de la Maison du Kochersberg. Par leur geste ils permettent à nos visiteurs d’apprécier l’habileté manuelle des femmes, leur sens de l’esthétique, leur créativité qui nous fascinent et nous inspirent.
Quelques définitions
• Le brocart : Etoffe de soie rehaussée de dessins brochés d’or et d’argent. On dénombre en France trois principaux centres historiques de fabrication : Lyon, Tours et Saint-Maur. Sa production décline après la révolution.
• Brocher : Procédé de tissage formant sur l’étoffe des dessins.
• La broderie brochée : Broderie très fine en soie, camaïeu rebrodée de métal dans le même sens que la soie.
• La calotte. La calotte est un élément en tissu matelassé ou en carton cousu posé directement sur la tête et qui supporte les mousselines, le tulle et les dentelles
• La cannetille : Fil de métal mat ou brillant d’or ou d’argent, de cuivre tourné en spirale comme un ressort. Utilisé dans la broderie des plastrons et des bonnets.
• Le cordonnet : Petit cordon de fil de soie, d’or ou d’argent fabriqué par les passementiers.
• La cotonnade : Etoffe de coton pur ou mélangé avec d’autres fibres.
• Le damassé : Tissu à la surface duquel on fait apparaître des dessins uniquement par opposition d’armures à effet de chaîne et d’armures à effet de trame.
• La dormeuse : Coiffe de tulle fin, paillée et amidonnée fort à la mode dans toute la France au XIXe siècle.
• Le friselis : Onomatopée évoquant un bruit doux, un murmure.
• La ganse : Cordonnet rond ou ruban plat tressé employés soit pour attacher, soit pour orner ou border un vêtement ou un tissu d'ameublement.
• La hâlette : Coiffe avec une passe qui avance largement sur le visage et un bavolet qui couvre la nuque et cache les joues pour les protéger du soleil et garder la peau bien blanche malgré la vie en plein air.
• Jacquard : A inventé le métier à tisser. Il permet de faire des motifs compliqués. Les tricots fait main ou à la machine s’inspirent du tissu jacquard.
• Le linon : Sorte de toile de lin, très claire et très fine.
• Le matelassé : Se dit d’un tissu pourvu d’un rembourrage (ouatine, laine etc…) et d’une doublure appliquée l’un à l’autre par une piqure.
• La percale : Tissu de coton très fin de qualité supérieure. Elle est très appréciée pour son toucher lisse, soyeux et doux.
• La résille : Filet généralement de petite dimension, utilisé par exemple pour décorer une coiffe tout en la laissant visible.
• Le ruché : Un ruché correspond en couture, à plusieurs lignes de piqures formant un espace froncé. Dérive du nom ruche (d’abeilles).
• La serge : La serge désigne l'ensemble des textiles élaborés par un tissage qui se caractérisent par la présence de côtes obliques sur l'endroit et sont unis sur l'envers. Elle peut être à effet chaîne ou trame. Le fil de trame passe sous un, puis sur trois autres fils de chaîne en décalant d'un fil à chaque passage d'où l'effet d'oblique sur l'endroit.
• La toile : Tissu de lin, de chanvre ou de coton.
• Le tulle : Tissu mince, léger, transparent et vaporeux formé par un réseau de mailles régulières de fins fils de coton, de lin, de soie ou de laine.
• La valencienne : Dentelle au fuseau à dessin floral sur fond de réseau à mailles régulières. Le velours pressé ou gaufré : imprimé sur des étoffes au moyen de fers chauds ou de cylindres gravés de dessins.
Bibliographie
• Evidens designatio receptissimarum consuetudinum ornamenta quoedam et insignia continens Magistratui et Academiiae Argentinensi a majoribus relicta. 1606.
• Recueil de costumes. (Trachtenbuch). Editeurs frères Schmuck. Réédité et préfacé par Berger-Levrault.
• Doerflinger Marguerite. J.-P. d’Aigremont. Le livre d’heures des coiffes d’Alsace. Editions Oberlin. 1981
• Doerflinger Marguerite. Découverte des costumes traditionnels en Alsace. Delta 2000, Editions S.A.E.P. Colmar.
• Laugel Anselme, textes. Charles Spindler illustrations. Le grand livre de l’Alsace d’autrefois. Costumes et coutumes d’Alsace. Publication de 1902 réédité en 2008 par Editions Place Stanislas.
• Duret Nelly, textes. Battaglia Marie-Line conception graphique. Des femmes et des coiffes. Les Amis de la Maison du Kochersberg. En vente au musée La Maison du Kochersberg Place du marché Truchtersheim. 2012.
• Site internet de l’ADT. tourisme67.com
• Brochure du Conseil Général du Bas-Rhin. Alsacez-vous. Les costumes alsaciens : un enchantement !